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JagFan - Fan de l'Atari Jaguar !
28 mai 2011

War Has Never Been So much Fun.

canonfodder

Cannon Fodder

1995 - Virgin (développé par Sensible Software)

Action Stratégie

La Guerre n'a jamais été aussi Fun !

Le jeu démarre sur les notes d’un reggae bien cool qui clame que la guerre n’a jamais été aussi fun… C’est là toute l’ironie mordante d’un titre qui envoie nos petits soldats à la boucherie. Car malgré le délire, la guerre dans Cannon Fodder, c'est un véritable carnage.

s_CannonFodder_1

Cannon Fodder veut dire chaire à canon en français et pardi, que ce jeu porte bien son nom ! Nos premières classes attendent à la queue-leu-leu qu’on les débarquent sur le champs de bataille. Tout juste à coté, dans le cimetière, les petites croix blanches se multiplient…

Commando au pays des Schtroumpfs

Les briefings des missions sont clairs et souvent concis : tout détruire et/ou tuer tout le monde.

cannonf0

Tout aussi direct, le gameplay est intuitif et surtout beaucoup plus simple qu’on pourrait le croire pour un jeu de stratégie. Un curseur à déplacer, un bouton pour le tir et un autre pour lancer des grenades ou tirer au bazooka…

Le reste se passe sur la colonne de gauche en appuyant sur Option : carte, choix des armes spéciales et gestion de la troupe. En cliquant sur les noms et sur le logo, séparer le groupe pour former des petites escouades s’avèrera primordial pour progresser. Capital même !

s_CannonFodder_4

J’ai bien aimé les premières missions bien faciles (et bien fun) mais c’est vraiment à partir de la mission 5 que le jeu prend toute sa dimension stratégique et son intérêt. Le jeu est très dur et nous pousse dans nos derniers retranchements, nous obligeant sans cesse à nous adapter minutieusement à la topographie du terrain ou aux placements des différents ennemis… On doit vraiment réfléchir tous nos déplacements et nos actions. Suivant les situations, on deviendra un chef des armées fin stratège, fin limier ou bien un Rambo bourrin, un survivor de la jongle qui fonce dans le tas (des fois, ça peut marcher).

Et lorsque les missions sont très difficiles, c’est par petits paquets qu’on perd son armée d‘inconscients. La liste des noms des soldats décimés défilent à la fin des missions comme pour nous rappeler ce qu‘est la guerre. Vu la longueur de la liste parfois, on n’est pas loin de culpabiliser d‘avoir été aussi mauvais ! On en verserait presque une petite larme pour eux…

Efficace comme un tir de bazooka

Pour peu qu’on accepte le défi en sacrifiant une bonne partie de son armée, Cannon Fodder s’avère particulièrement prenant et intense. On prend un malin plaisir à canarder tous ces petits sprites dans des gerbes de sang. A s’infiltrer en toute discrétion dans les zones ennemis, profitant des cabanes et des petits arbres… Ou bien à écraser nos ennemis avec une jeep !

can2

Même si la réalisation n’est pas exceptionnelle pour la 64-bit d’atari, tout est mignon avec des environnements détaillés et variés (de la banquise au grand canyon…).

Véritable signature visuelle de Sensible Software, nos soldats, des lilliputiens résumés en quelques pixels, ont énormément de personnalité. Et la bande-son n’est pas en reste : le génial reggae de l’intro, l’ambiance et tous ces bruitages qui claquent aux oreilles comme ces hurlements ennemis sous nos rafales de tir…


Bien marrant et néanmoins exigeant, Cannon Fodder m’a surpris et n'a vraiment rien du petit jeu auquel je m'attendais.

Note_JagNote_JagNote_JagNote_Jag

la fiche du jeu sur AtariAge: http://www.atariage.com/software_page.html?SoftwareLabelID=1071


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14 mai 2011

Camel Jump

 supercross3d

Supercross 3D

1995 - Atari (développé par Tiertex)

Course 3D

le Excite Bike de la Jaguar

Jeu de Motocross en 3 dimensions comme l'indique son titre, on pourra manger des bosses, des dunes et de la boue. Sauter avec sa bécane, faire au passage des figures acrobatiques en guise de coucou au public et se prendre le décor pour finir.

Supercross3D

D'après la vindicte populaire, avec sa réalisation calamiteuse, Supercross 3d tutoierait les abysses de nullité d'un Club Drive ou d'un Double Dragon V. Un jeu tellement mauvais qu'il ferait regretter l'envie de jouer à la Jaguar !! Mais alors, pourquoi avoir acheté cette cartouche ? Suis-je maso au point d'avoir l'un des plus mauvais jeu de la console ? Et si oui, pourquoi me faire autant de mal ?

A fond sur la Mobylette

Croyez-moi, il vaut mieux voir le jeu en photo. D'ailleurs, c'est LE jeu qu'il ne faut surtout pas montrer à ses potes pour vanter les mérites du Jaguar (ils vont se mettre à rire)...

L'animation nous saute à la gorge comme un félin édenté (et qui tousse en plus). Le framerate est poussif. Tout ça saccade plus que de raison (je me suis pincé et je me pince encore).

cross3D

Le décor tressaute et c'est lent.

Seul le parcours est texturé (Wah, de la 3d mappée sur Jaguar), le bas-coté fait dans la suggestion, l'abstraction la plus totale puisqu'il n'y a rien...

Supercross3D2

Les contrôles sont délicats au début d'autant que cette satanée animation n'aide pas à contrôler quoique ce soit. On prend gamelle sur gamelle et tout cela laisse à penser qu'il n'y a rien à sauver.

Let's Go Away

Mais avec de l'entraînement, le jeu se révèle jouable (oui, au bout d'une demi-heure, on gère...). Et devant un public qu'on suppose en délire, on se surprend à faire des envolées avec sa moto-bécane, à pétarader à toute berzingue et surtout, à gagner les courses (!)...

Car le challenge est bien là et notre beau et rutilant championnat des États-Unis ne se finit pas en dix minutes. San Diego, Las Vegas, Dallas, Daytona Beach, Mineapolis ou Indianapolis, on voit clairement du pays. Des dizaines d'arènes nous attendent et chaque étape est divisée en 3 courses éliminatoires.

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Les autres concurrents vous pourriront bien la partie. Quand tout ce beau monde se retrouve (dans une bouillie de pixels), les dépassements sont sympas et bien pimentés.

Une petite pensée au passage au circuit le plus difficile du jeu, celui de Pontiac : une course étroite et rapide avec plein de petits virages vicieux. Contre des adversaires, c'est une belle horreur mais également un souvenir de victoire mémorable !

D.Forkin est le nouveau champion

Oui, ce n'est pas possible d'être indulgent. Le framerate est effectivement une catastrophe atomique.

Néanmoins, je suis agréablement surpris par le challenge que propose ce Supercross 3d. Le jeu n'est pas mal, ou du moins, n'est pas antipathique une fois qu'on gère sa mobylette. Admirez l'expert, je l'ai même fini en mode Pro avec 208 points. :)

supercross

Plein de camboui, ce Supercross 3d est un petit plaisir honteux et je jure qu'on ne m'y reprendra plus !

Note_JagNote_Jag

la fiche du jeu sur AtariAge : http://www.atariage.com/software_page.html?SoftwareID=2550

3 mai 2011

Dossier : Histoire de la Jaguar

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Il y a deux ans déjà, j'avais rédigé un dossier consacré à l'histoire de la 64-bit d'atari pour le site Gameforever.fr.

Ce site est une énorme base de données et offre à ses membres la possibilité de poster des avis, des vidéos, des musiques sur les jeux d'antan ou plus récents.

Dans la base, il n'y a pas que la Jaguar, il y a aussi la Lynx, l'atari 2600,  la 3do, la Megadrive, la Saturn, la Dreamcast, la Nintendo 64, la Game Boy, la Playstation, la PS3, la XBox 360, etc... Il y a même le PC et la 3DS !

Je profite de ce post pour mettre en ligne le dossier avec quelques modifications (réactualisations et corrections en tout genre).

Bien qu'adorant le félin, je fus et suis assez sévère avec Atari : ce fut un échec commercial retentissant et il y a des raisons... Mais comme on dit, qui adore beaucoup, châtie pas mal :)...

[nouvelles corrections et retouches du dossier, le 15/05/2023]

 

LA JAGUAR 

 

Panther Vs Jaguar

La Jaguar est née du désir d’Atari de rester dans la course des consoles familiales. En effet après s’être fait une place au soleil dans le monde de la micro avec l’Atari ST, Atari a l’appétit du géant qu’il était au début des années 80. La société vient de lancer la Lynx, une console portable en avance sur son temps, et compte tout naturellement avoir sa console de salon.

panther

Le projet Panther est ainsi lancé en 1989. La console basée sur un processeur Motorola MC68000 (le même que la Megadrive) et un co-processeur permettant d’afficher des milliers de couleurs doit ainsi concurrencer sans problème les 16-bit de Sega et de Nintendo.

La folie des grandeurs n’a pas encore touché Atari à cette époque-là.

C’est en 1991 qu’un autre projet, proposé par Flare Technology, prendra le pas sur celui de la Panther. Un projet alléchant qui permettra au vu des capacités de l’hardware d’avoir 10 ans d’avance sur tout le monde et d’écraser sans soucis toute concurrence. Il s’agit non plus d’une 16-bit ou même d’une 32-bit mais d’une 64-bit ! Une 64-bit !! Une 64-bit avec de la 3D magique, insoupçonnable en 1991, avec non plus des milliers mais des millions de couleurs affichables. Ce projet renversant pour l’époque mettra deux années à se concrétiser.

Atari_Black_Logo

Et en 1993, la Jaguar est enfin annoncé officiellement. Dans le même temps, deux autres consoles américaines sont présentées à grands renforts de chiffres spectaculaires : la 3DO de Trip Hawkins et l’Amiga CD32 de Comodore. Mais aucune au vu des chiffres ne pourra concurrencer la puissante Jaguar. Avec cette annonce délirante, Atari a fait très fort et a touché en plein cœur l’imaginaire des joueurs avec des chiffres magiques : 64-bit !!!

Beaucoup croit d’ailleurs à un canular de la part d’Atari et malheureusement, la suite ne leur donnera pas tort.

 

Noël 93 et puis plus rien

Pour devancer tout le monde, Sam Tramiel, le président d’Atari annonce un peu vite qu’il vendra des Jaguars le Noël de la même année.

sam_tramiel

Seulement sans le soutien d’éditeurs japonais, les professionnels ne croient pas en l’avenir de la machine et les éditeurs tiers, pas très confiants, ne se bousculent pas au portillon.

De plus la 64-bit n’en est pas réellement une puisque c’est un gros mélange de la Panther avec le processeur Motorola (qui tourne sur la Megadrive !!) et une foire fouille de processeurs 32/64-bit/on sait pas trop qui génère des sprites ou des animations. On s’en doute un peu, la console est une horreur à programmer, avec une interface bourrée de bugs et un service « après-vente » d’Atari déplorable de l’aveu même des programmeurs.

Vu qu’il ne reste pas beaucoup de temps avant Noël et histoire de proposer quand même des jeux avec sa 64-bit, Atari annonce quelques jeux prévus initialement sur Panther (Raiden, Dino Dudes, Trevor Mc Fur in the Crescent Galaxy, Cybermorph).

Raiden__1994_

Raiden

Des jeux 16-bit qui proposent des graphismes en 2D. Seul Cybermorph sort du lot avec un univers 3D en ombrages de Gouraud.

Cybermorph__1993_

Cybermorph

Heureusement, des photos d’Alien Vs Predator, un doom-like ambitieux de Rebellion et d’Atari, paraissent dans la presse et augmentent d’un coup l’attente des joueurs.
Entre autres anecdotes, Atari s’associe avec le géant de l’informatique IBM pour la fabrication des consoles avec un contrat mirobolant et déraisonnable de 500 millions de dollars.

atari_jaguar


Du coup, la Jaguar sort bien à la date prévue -le 23 novembre 1993- avec Cybermorph et une grosse manette qui ressemble à un téléphone (avec plein de touches pour y placer des overlays à l’ancienne), le tout vendu au prix attractif de 250 dollars. Attractif surtout comparé à celui de la 3DO, console à priori moins puissante et qui dépassait les 600 dollars.


Les jeux arrivent enfin !

Les premiers mois, les commandes de consoles affluent de toutes parts mais faute d'un stock conséquent (la sortie officielle de la Jaguar en 1993 ne concerne que 2 villes des Etats-Unis : New-York et San Francisco, la Jaguar est introuvable ailleurs !), Atari ne parvient pas à répondre à la demande. 
Pire, après 6 mois de commercialisation, on ne compte que 5 jeux disponibles. Difficile de s'imaginer qu'une console puisse s'imposer avec aussi peu de jeux. 

Et si les jeux débarquent en nombre à partir d'Août 1994... Ce sont surtout des adaptations de jeux 16-bit, faciles et pas chères à réaliser (avec le fameux processeur Motorola), avec des graphismes améliorés (Cannon Fodder, Dragon, FlashbackPinball Fantasies…). Des jeux sympathiques mais décevants pour des joueurs qui se prenaient à rêver devant les chiffres magiques d’Atari. 

La presse spécialisée se désintéresse rapidement de la machine, ne rapportant qu'au compte goutte les sorties des jeux (déjà peu nombreux). Les "64-bit" et le fameux "Do the Math" qui s'affiche dans les publicités américaines font l'objet de toutes les moqueries.

Aprés ce démarrage plus que poussif, des titres sortent quand même et certains d’entre eux profitent en partie des capacités survendues de la console, redonnant un infime espoir aux joueurs :

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Tempest 2000

Tempest 2000 le shoot mythique du « Yak », j’ai nommé Jeff Minter. Un jeu pas très grand public avec des graphismes abstraits mais un grand jeu assurément.

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Alien vs Predator

Alien Vs Predator, un FPS de très haute tenue qui sera noté 95% par le magazine Consoles+. Dixit les testeurs de l’époque : « le meilleur jeu d’action toutes consoles confondues ». Il est plaisant de noter que certains des concepteurs de ce jeu se retrouveront quelques années plus tard sur GoldenEye, une autre référence du FPS.

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Doom

Wolfenstein 3D et Doom, deux FPS de légende signés ID software. Iron Soldier, un jeu de méchas géants assez complet et novateur dans le genre.

En revanche, d’autres jeux renforcent cette impression d’arnaque sur les prétendues 64-bit de la Jaguar :

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Checkered Flag

Checkered Flag, un remake de Virtua Racing en 3D flat à la jouabilité plus qu’incertaine. Il est amusant de constater que ce jeu est sorti le même mois que Ridge Racer sur Playstation au Japon.

Kasumi Ninja, le Mortal Kombat du pauvre d’Atari avec un bandana « Ninja » offert dans la boîte de jeu ! Club Drive, un jeu de voitures en 3D flat tout honteux.


Fin 1994, Sony et Sega ont déjà lancé en orbite leur 32-bit avec des titres autrement plus affriolants que ces quelques jeux en 2D ou en 3D sans texture. La Jaguar semble a bout de souffle un an à peine après sa sortie.

 

La folie des grandeurs

En 1995, déjà en piteux état, Atari se tire à nouveau une balle dans le pied en sortant un add-on mort né : le Jaguar CD.

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Une opération kamikaze puisque le parc de consoles Jaguar est très faible (il faut avoir une Jaguar pour profiter du Jaguar CD). Les acheteurs potentiels sont donc peau de chagrin. Les ventes seront d’ailleurs microscopiques. A peine une dizaine de jeux verra le jour sur ce support dont Myst, le célèbre click and play venu du monde du PC, Battlemorph la suite de Cybermorph ou les dessins animés interactifs Dragon’s Lair et Brain Dead 13.

Myst

Myst

Champion des communiqués fracassants et après le Jaguar CD, Atari annonce vouloir sortir un casque de réalité virtuelle pour sa Jaguar. Ce coup-ci, faute d’argent pour financer un tel projet, le casque restera une réalité virtuelle.
Sam Tramiel, complètement coupé de la réalité réelle, souhaite par voix de presse concurrencer directement les 32-bit avec des jeux en 3D. Le problème, c’est que la Jaguar n’est pas douée pour ça. On trouvera ainsi en 1995 et en 1996 :

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I-War

Hover Strike, l’un des rares jeux Jaguar à proposer une 3D mappée, I-War  un jeu de tir en 3D flat (on est en 1995, l’époque de la Saturn, de la Playstation et des textures mappées.) et Missile Command 3D, initialement destiné à être joué avec le casque VR (et parfaitement jouable sur les très rares prototypes existants).

Fight For Life, le Virtua Fighter de la Jaguar, réalisé par un seul homme, François Yves Bertrand, un français ayant travaillé sur le système des caméras de Virtua Fighter 2 ! Bien entendu, avec un seul homme pour un jeu aussi ambitieux, le résultat final ne peut concurrencer les cadors du genre. Annoncé pendant plus d’un an et sorti en 1996, ce sera le tout dernier jeu d’Atari pour la Jaguar.

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Fight for Life

Au grand dam de Sam Tramiel, il y aura encore tout plein de jeux en 2D, exclusifs cette fois-ci au support, et fait par de petites boîtes de développement. Ultra Vortek (un bon jeu de baston gore), Super Burnout (un jeu de moto à la Hang On particulièrement réussi signé par les français de Shen), Attack Of The Mutants Penguins (un titre improbable et bien fun) ou encore la réponse d’Atari à Mario Kart, le bien nommé Atari Karts. Des jeux qui fleurent bon la débrouille et la bricole.

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Super Burnout

D’autres jeux de « gros » éditeurs sortiront également. Ce sont des adaptations (très jolies) de jeux 16-bit en 2D : NBA Jam Tournament Edition, Power Drive Rally, Theme Park, Syndicate, Pitfall, Val d’Isère

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Rayman

Et puis enfin, sort à la fin de l’année 95, Rayman d’Ubisoft (qui deviendra la mascotte vedette de la société). Une merveille de jeu de plates-formes annoncée depuis les débuts de la Jaguar et qui sera une exclusivité de quelques jours sur la 64-bit d'Atari, le jeu sortant rapidement sur Playstation puis sur Saturn. En dépit d’éléments absents par rapport aux 32-bit (la glissade entre autres choses), la qualité graphique du jeu prouve les grandes capacités de la Jaguar dans le domaine de la 2D avec une palette de couleurs très étendue. On se rend compte avec ce jeu du potentiel de la console. Une vraie tristesse en y repensant.

Malgré de nombreuses sorties, rien ne va plus chez Atari et Sam Tramiel fait un infarctus en octobre 1995. Il laisse les commandes à son père Jack qui par son immobilisme va achever la compagnie déjà moribonde. En Avril 1996, ç’en est fini de la Jaguar qui se sera finalement vendu à 250 000 unités dans le monde (la Play 2 s’est vendu à 120 millions d’exemplaires, ça aide à relativiser !). Et Atari n’est désormais plus qu’un nom prestigieux que l’on passe de main en main.

 

Graou !!! 

Pourtant, contrairement à ce que beaucoup pensent, la Jaguar n'est pas morte, elle vit encore grâce à une solide communauté qui voue un culte à la marque Atari. Beaucoup estime d'ailleurs que la machine n'a pas eu le destin qu'elle méritait. 

Ainsi comptant sur le soutien indéfectible de ces fans, Telegames a sorti très officiellement (c'est-à-dire sous licence Atari) de 1996 à 1998 Breakout 2000, Towers II, Zero 5, le célèbre Worms sur Jaguar, le jeu de F1 World Tour Racing et Iron Soldier 2 sur Jaguar CD.

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Worms

En 1999, Hasbro alors propriétaire d'Atari autorise sans contre-partie financière le développement et la commercialisation de jeux sur Jaguar, et déclare la console comme une plate-forme ouverte, libre de droit. Il s'agit d'une première dans l'Histoire des jeux vidéo ! Voici pour les curieux le communiqué de presse d'époque de la part d'Hasbro : 

http://www.atarihq.com/news/1999/990514.html 

Désormais sauvage, la console gambade sur la scène Homebrew avec quelques jeux amateurs comme Painter en 2003 ou Mad Bodies qui sera proposé en 2009 en version cartouche par Force Design.

Certains ont plus d'ambitions. En 2000, 4Play/ScatoLogic sort ainsi en grande pompe son BattleSphere, un jeu à la Wing Commander, longtemps prévu sur Jaguar et considéré d'après ceux qui l'ont eu comme un des meilleurs jeux de son support. Mais en limitant volontairement le nombre de copies disponibles, l'éditeur/développeur vend le jeu à un prix prohibitif, créant ainsi d'année en année une spéculation sur la revente plus que douteuse. Aujourd'hui, on trouve BattleSphere et ses différentes versions à plus de 1000$.

Sans tomber dans de tels travers, SongBird Productions reprend (en rachetant les droits aux développeurs), finalise et édite des jeux à l'origine abandonnés pour les commercialiser. Ce sont des jeux, à la réalisation professionnelle, qui tiennent la comparaison avec les jeux officiels. On trouve Skyhammer (de Rebellion, un jeu en 3D texturée) ou Protector (de Bethesda Software, les papas de Skyrim entre autres !), tous deux sortis en 2000. On pourra même jouer en 2005 à un remake de Commando, un Total Carnage signé Midway ou bien à Robinson's Requiem de Silmarils en version CD en 2012.

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Skyhammer

A coté de ces reprises, la communauté de fans et de développeurs s'organisent autour de nouveaux projets de plus en plus ambitieux. Les anglais de Reboot et la scène française des jaguaristes deviennent très actifs avec des sorties régulières de tous nouveaux jeux, la plupart en libre téléchargement, (ils ont connu depuis des sorties en support physique) comme  Osmozys (Orion), Do the Same (CVSD/Jagware), Superfly DX (Reboot)... Ils produisent également des outils de programmation (le logiciel RaptoR entre autres) qui facilitent enfin le développement sur Jaguar, longtemps considéré par les développeurs comme une plaie.

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Do The Same

Pour qui en douterait encore, la Jaguar tient la grande forme plus de 20 ans après son lancement. En 2013, est sorti en version cartouche et Cd Impulse X de Matthias Domin, un casse-brique dans la lignée d'Arkanoïd et un magnifique point'n click développé par Orion, le très beau Elansar.

Fin 2013, la ludothèque du fauve s'enrichit d'une perle vidéoludique, l'adaptation par les Removers et la Jagware Team du jeu mythique d'Eric Chahi : Another World. Le créateur du jeu himself adoubera cette version !

Dernièrement avec les remakes de classiques de l'Atari ST (Speedball 2, Rick Dangerous, Xenon 2, Custodian,  etc...), on dénombre désormais plus de jeux sortis au XXIème siècle sur Jaguar qu'au siècle dernier.

Oui, c'est une certitude, la Jaguar vit encore ! Graouuu !!!

Wizzy

sources : Grospixel, Wikipedia, My Silicium, forum yaronet, Gamopat, Atari Age, AtariHQ, Consoles +, Joypad, ST Mag, ma jaguar, mas heures passées dessus et mes souvenirs émus :)

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