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JagFan - Fan de l'Atari Jaguar !
2 janvier 2018

Double Dragon Nul

Double Dragon V

Double Dragon V - The Shadow Falls

1994 - Tradewest

Baston

la chute d'un Mythe

King des bornes d'arcade à la fin des années 80, Double Dragon nous mettait dans la peau du karateka Jimmy Lee. Sa douce Marian (une cousine de Peach) venant de se faire kidnappée par un affreux jojo, ni une, ni deux, on devait fracasser sans relâche du loubard tout juste sorti de prison dans des rues malfamées et des usines désaffectées. Cogner tout ce qui passait, l'oeil rivé vers l'horizon... 

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Quelques épisodes plus tard, les papas de Double Dragon, Tecnos ont laissé la place à Tradewest pour un Vème opus que personne n'attendait... Vu qu'à l'époque, il n'y avait pas d'épisode IV (il sortira en 2016!), que le III avait laissé les joueurs bouches bées par sa médiocrité et que le dessin animé Double Dragon, dont s'inspire ce jeu, est parfaitement grotesque.

Donc le V sortit et un cataclysme s'abatit sur la Terre. Fini l'ambiance urbaine des années 80, place à un univers SF ringard aux couleurs fluos. Fini le beat-them-all et cette progression à coups de mandales dans les niveaux, Double Dragon est désormais un jeu de baston un-contre-un à la Street Fighter II, comme les kids en raffolaient dans les années 90. 

Le résultat à l'écran : un saccage en bonne et due forme et une pierre tombale pour la saga...

Moche comme un Pou

Outre l'écran titre qui entretient le mystère et l'illusion (une grosse tête de méchant éclairée par des éclairs), la plus grande satisfaction et le plus grand réconfort que j'ai trouvé dans ce Double Dragon V se trouve dans le manuel. Oui, le manuel, ce livret, intégralement en papier et dans un noir et blanc économique. Il décline les habituelles explications des commandes et des menus dans une bande-dessinée. Alors certes, on a affaire à un comics de seconde zone et le look surligné des personnages laisse un affreux doute quant à la qualité du jeu, mais l'idée est amusante.

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Car une fois le jeu lancé, c'est la stupeur mélée a un certain effroi qui nous assaille sans jamais nous lâcher. Les frères Lee sont méconnaissables : de grosses têtes boursouflées sur de petits corps. Ils ont l'allure de Playmobils mal proportionnés et surtout, ils sont armés d'épées. Pourquoi ?! On ne pourra même pas, comme dans les précédents jeux, jouer du poing avec eux.

Impossible de se consoler avec le reste du Roster : un mélange de mutants proches de l'aubergine et de cyborgs rouillés qu'on aurait trouvé sans mal à la déchetterie du coin, la palme du perso malaisant et craignos (de toute l'histoire du jeu vidéo ?) revenant à la dominatrice Dominique. Avec sa couette, son fouet et sa tenue SM moulante, c'est le tue l'amour imparable !

Des duels absurdes

Sur une musique au bontempi, la barre de vie de l'adversaire descend lentement, car l'ennemi se défend en permanence nous laissant très peu l'occasion d'enchaîner les combos. L'animation est dégueue et la baston finit vite par ressembler à du "je te tape, tu me tapes, je te tape, tu me tapes" stupide et sans fin. Le Timer sera au final le grand vainqueur du combat puisque c'est lui, trop souvent, qui mettra fin à ces matchs interminables...

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La meilleure façon de gagner sera alors de spammer. Bourriner stupidement le même bouton. J'ai même l'astuce qui achèvera n'importe quel adversaire sans crainte : il suffit de laisser appuyer vers le haut, notre personnage sautera alors comme un cabri, sans discontinuer, et ensuite de matraquer pied ou poing. Victoire assurée ! L'ennemi est en effet incapable de contre-attaquer sur des attaques aériennes, il bloquera comme il pourra, avant de voir sa barre de vie rongée peu à peu.

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Parfait pour voir la fin du jeu et la grande destinée de nos héros (avec une vignette de fin comme dans Street Fighter II) ! On sera alors heureux d'apprendre que Sickle, le Punk ailé, aura ouvert son salon de coiffure ou que Jimmy Lee aura récupéré une énième fois sa douce Marian, tout en enfermant le méchant en prison.    

Le comble du ridicule est que cette version Jaguar est encore plus nulle que celles parues sur 16-bit !! Car sur Super Nintendo et Megadrive, on a droit à 4 persos supplémentaires (la version Jaguar les promet au dos de la boîte, je les cherche encore...), une meilleure animation (même si elle reste bien médiocre), des persos plus gros et des combats qui ressemblent d'avantage à des combats. Le seul avantage de cette version Jaguar 64-bit serait des décors plus fins, avec des couleurs plus criardes encore. 

Ne cherchez plus, le voici, LE jeu le plus pourri de la Jaguar. Du design d'un mauvais goût absolu au gameplay débilitique, ce cinquième volet anéantit, que dis-je atomise, la licence mythique de Double Dragon et ébranle la foi que j'ai pour le jeu vidéo (et pour la Jaguar). Atroce !

Note_Jag

la fiche du jeu sur AtariAge : https://atariage.com/software_page.php?SoftwareLabelID=1079

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Commentaires
F
Effectivement, c'est loin d'être le meilleur épisode mais le fait de changer de genre n'était pas une si mauvaise idée selon moi, golden axe the duel sur saturn s'en est bien sorti, pareil pour final fight revenge toujours sur saturn, et il me semble avoir vu un jeu de combat tirer du film double dragon sortie sur neogeo mvs qui lui était une tuerie.
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T
Celui là et club drive c'est quand même de grosse grosses catastrophes mais DDV porte le poid d'une grosse licence donc honte a cette bouse.
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